État d’urgence !
L’urgence à décréter ce n’est point celle qui a été décrétée. Le pays vit une crise aiguë et sans précédent de leadership politique. Donc, la faillite est essentiellement d’ordre politique. La crise économique et ses manifestations sociales ( insoutenables ! ) résultent, d’une part, des décisions et de l’indécision des élites régnantes ( politiques ) et, de l’autre, de l’aveuglement glouton et de l’incivisme des élites dominantes ( économiques ).
La part de responsabilité des élites intellectuelles réside dans leur incapacité à trouver leur voie dans le milieu haïtien et à donner sens et direction, dans l’intérêt collectif, aux grandes orientations venant des oligarchies politique et économique.
Toute crise économique et sociale est épiphénoménale, autrement dit un phénomène secondaire comme effet de causes majeures et profondes. La matrice de cette crise (conjoncturelle et structurelle ) est justement la panne de leadership éclairé, l’absence de leaders visionnaires à même de cerner la nature vraie du mal haïtien, de s’élever à la dimension de leurs responsabilités et de transcender les acrimonies tribales au bénéfice du bien commun.
Si la crise est avant tout d’ordre politique, et que tout le reste n’est que l’effet secondaire d’une plaie matricielle, c’est l’état d’urgence politique qu’il convient de décréter. Conférence nationale, dialogue national, états généraux de la nation, les concepts et appellations ne manquent pas. C’est la grandeur d’esprit, le courage civique, la vision historique et altruiste pour initier et mettre en oeuvre la chose nommée qui font pathétiquement défaut. Ce sont généralement et traditionnellement de tristes motivations qui président aux affaires du pays.
L’état d’urgence qui s’impose comme la voie de sortie du gouffre actuel doit, devra et devrait être politique. Tout le reste n’est que dilatoire, de la diversion et du « pipi de chat » .
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