Cette année, le fameux sommet des Amériques a tenu sa neuvième édition à Los Angeles, aux Etats-Unis, de la période allant du 6 au 10 juin, une occasion dont ont profité les différentes personnalités étatiques invitées pour se pencher sur les questions de la migration, de l’insécurité, mais aussi de la démocratie. Si Washington avait choisi de ne pas inviter les chefs d’Etats cubain, vénézuélien et Nicaraguayen, ils ont tout de même réservé une place pour le Dr Ariel Henry qui, de fait, est à la tête d’un pays segmenté par les bandes armées, où les populations de certains quartiers sont obligées d’abandonner leurs maisons pour éviter d’être tuées, sous le silence complice du gouvernement. C’est un représentant typiquement haïtien, comme on a l’habitude de les voir au cours de ces dernières années. Prêt à répondre aux convocations internationales, livré à la mendicité, Haïti est incapable de retenir ses jeunes filles et fils. Les haïtiens sont poursuivis par les agents de migrations partout à travers l’Amérique Latine, notamment en République Dominicaine, l’autre pays partageant l’île. Entre-temps, le PM qui fait aussi office de président pratiquement depuis août 2021 se lance à la recherche de don et de prêt. Quel contenu ? Aucun, dirait quiconque observe la gestion du neurochirurgien.
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« Je pense que l’accent devrait être mis sur la recherche des solutions durables à ces problèmes que sont la misère, le chômage, le manque d’opportunités, l’inégalité, l’insécurité et l’instabilité politique », a fait savoir le premier ministre qui, après avoir évoqué le dossier de l’assassinat du dernier président élu du pays comme l’un des facteurs provoquant la crise multi dimensionnelle à laquelle fait face le pays, a profité pour renouveler sa volonté de réaliser des élections libres et démocratiques. Bonne nouvelle pour le parlement haïtien frappé de caducité depuis le 2ème lundi de janvier 2020, pour la cour de cassation incomplète depuis un bon moment, et le CSPJ qui voit venir son sort ! Malheureusement, personne ne sait ni l’heure, ni le jour. Il semble qu’on se retrouve encore en été 2021 puisque ce sont ces mêmes mots qui ont constitué l’essentiel du discours d’investiture du chef de la primature. Et nous voilà 10 mois plus tard au point de départ. Reste à savoir jusqu’où peut aller ces prétextes à atténuer la foudre. Toutefois, il est évident qu’on connaitra le pire si rien n’est fait au plus vite.